
Petit détour par la littérature (!)
Suite
à la rencontre avec un bug, le petit Peter vient de se découvrir une
formidable capacité à lancer sa toile partout. Très égocentrique dans
un premier temps, il ne pense qu’à en profiter pour draguer sa voisine
(ouah, quel nul). Alors qu’il rencontre un rapide succès qu’il arrive à
monnayer (chichement, si la toile permettait de gagner beaucoup ça se
saurait), un vilain pirate vient piquer dans la caisse. Tout à son
nombril, Peter laisse le pirate s’échapper alors qu’il pouvait-
fastoche - lui péter la gueule pour rendre l’argent à son marchand de
liens (sponsorisés ?) et autres combats truqués. Quel con, alors que
son Oncle Ben venait de le mettre en garde : "With great power comes great responsibility".
Y peut pas écouter un peu son oncle, non ? Et paf, ça manque pas,
l’affreux pirate va justement buter le tonton qui passait par là.
Peter se sent super mal, on le comprend.
Il est super énervé. On le serait à moins.
Il
va péter la gueule du pirate (ça soulage). Lequel pirate a la politesse
de s’éclater la tronche sur le trottoir en tombant du 5e pouvoir étage tout
seul comme un grand.
La morale est sauve.
Et vous, blogueurs, vous continuez à pas écouter tonton Ben. C’est fou ça.
With great power comes great responsibility
Y vous dit.
Le point de vue de Shimon Peres
Je
vois que ce grand moment de littérature (pour les incultes qui ne
l’auraient pas reconnue, cette scène n’est issue ni de Phèdre ni de
Candide, mais d’un monument du Cinquième art de la fin du vingtième
siècle : Spiderman 1 (désolé j’aurais bien aimé que ce soit issu de
"Spiderman 2.0, quand je prends le pouvoir sur la toile", mais c’est pas
vrai), je vois, donc, que ce monument vous laisse de glace. Trop intello,
trop compliqué, certainement.
Alors j’ai demandé à
un ptit gars du quartier de vous proposer une version plus accessible.
Y s’appelle Shimon. Pas la copine à Guy Lux dans Interville, je
précise. Non, non un moins connu chez nous mais pas mal quand-même. Y
s’appelle Shimon Peres celui-là. Tout plein de décorations. Prix Nobel
de la Paix à ce qu’y parait. Ancien premier ministre. Un mec bien quoi.
Et ben Shimon, je suis sûr que lui, il a vu Spiderman.
Quand il est venu au Web3 - comme quoi, vous voyez c’est une vraie star - il a dit (approximativement) : "The World is pregnant". It will give birth to a new World. And, you bloggers, you have great responsabities.
Voui. Il l’a dit. En plus il a donné le mode d’emploi, lui contrairement à tonton Ben qui se contente de sortir des grandes phrases à la con.
M. Peres
a expliqué qu’Internet allait faciliter la diffusion de la culture et
des technologies. Que grâce à elles, les projets d’entreprises privées
seraient beaucoup plus faciles à réaliser partout dans la planète. Que
ces projets d’entreprise allaient apporter du développement et de la
richesse. Qu’ils seraient donc une solution à la misère et aux guerres
de la planète.
Car pour Shimon Peres, l’entreprise privée est la
meilleure arme contre les guerres. Il estime que si les jeunes
palestiniens, israéliens et jordaniens avaient les moyens de développer
des projets d’entreprise privées, ils trouveraient immédiatement les
moyens d’une paix durable.
"les rencontres du 5e Pouvoir" : éviter l’impasse
Savoir
si le 5e Pouvoir existe n’est pas tellement la question. Qu’il soit un
pouvoir un anti-pouvoir un contre pouvoir ou un méta pouvoir, on s’en
cogne grave. Ce qui est certain c’est que ceux qui, grâce à leur talent
de journaliste citoyen* - ou de commentateurs - savent se créer une
audience, bref que toute la communauté Agoravox a une grande
responsabilité.
La responsabilité de faire que les sujets lourds,
importants, vitaux qui sont traités ici comme ailleurs ne perdent pas
tout leur intérêt à cause de nombrilismes exacerbés, d’égocentrisme
surdimensionnés, de luttes de clochers radicalisées (poil au nez).
J’ai
retenu de cette journée que le fond d’Agoravox est salué par la plupart
comme un nouveau souffle démocratique. Mais que la forme - violence des
propos, complexité des échanges, pauvreté de beaucoup fait perdre
énormément à l’ensemble.
Animer cette journée a été pour moi
passionnant. Et difficile. J’imagine à quel point le même travail est
fascinant - et désespérant - pour Joël, Carlo et le comité éditorial
d’Agoravox. Entre rédacteurs et commentateurs, responsabilisons-nous
pour remercier Agoravox de nous donner cette possibilité d’expression.
Pour lui permettre de se développer. Pour continuer à constituer ce 5e
Pouvoir qui lutte pour plus de démocratie dont nous avons besoin. En
respectant les points de vue.
Je n’ai pas la clef, mais...
Sans
avoir la solution, je constate en effet que pour un article
passionnant, on retrouve des centaines de commentaires inutiles à la
conversation. Que ceux qui écrivent ces commentaires le savent. Qu’ils
polluent donc volontairement les débats et dégradent donc la qualité
d’Agoravox. Posez-vous donc la question systématiquement : mon
commentaire est-il directement lié au sujet de l’article ? Apporte-t il
une valeur ajoutée ? Permet-il de faire avancer ce débat ?
En ce qui
me concerne, je n’écris QUE sur des sujets pour lesquels je m’estime
légitime. Je ne commente que si j’estime avoir la légitimité pour le
faire et que mon expérience fait avancer le débat. Je vous soumets mes
choix. Je suis ouvert à vos commentaires.
* C’est Thomas Blard qui l’a dit samedi : c’est le talent qui fait le journaliste...
PS : pour la meilleure analyse du phénomène, merci de rendre visite à Vinvin
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